Si la détention de crédit immobilier est restée stable en 2018, la part des ménages souhaitant en souscrire un nouveau dans les prochains mois est en chute libre : seuls 4,2 % envisagent d’emprunter en 2019, contre 5,4 % deux ans plus tôt.
Seuls 4 % des Français ont l’intention de souscrire un crédit en 2019
D’après une étude de la Fédération bancaire française (FBF), réalisée par TNS Sofres, l’appréciation portée par les ménages sur leur situation financière et budgétaire s’est altérée en 2018. Ainsi, en 2018, 45,7 % des ménages ont le sentiment de voir leur situation financière et budgétaire se dégrader, contre 37,5 % en 2017. Dans ce contexte, la part des Français ayant l’intention de souscrire à de futurs crédits immobiliers chutent à 4,2 % (contre 5,4 % en 2016 et 5 % en 2017), soit un des niveaux les plus bas observés depuis la fin des années 80. Une tendance confirmée par Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer.com, qui constate, depuis le début de l’année, « un affaiblissement de la demande par rapport à l’année dernière. La part des primo-accédants est également en baisse, ils ne représentent plus que 37 % des emprunteurs, contre 42 % en janvier 2018 ». Cependant, ces chiffres sont à nuancer puisque « 15 % des Français déclarent avoir un projet d’achat dans les deux ans, sachant que près de 90 % des ménages souscrivent un crédit immobilier pour réaliser leur opération immobilière », toujours selon elle.
Les 25-34 ans sont ceux qui ont le plus l’intention d’acheter un bien dans les 2 années à venir.
2018 a été une bonne année pour les crédits immobiliers
Si la prudence est de mise pour 2019, le taux de détention des crédits immobiliers a, de son côté, continué sa progression en 2018, pour s’établir à 31,4 % (contre 30,8 % en 2017), sous l’effet combiné d’un dynamisme de la demande et des conditions de crédit toujours très favorables. En y regardant de plus près, nous pouvons constater qu’après avoir reculé entre 2012 et 2014 (30,6 % en 2014 contre 31,4 % en 2012), le taux de détention des crédits immobiliers remonte depuis 2015, grâce à la reprise de l’accession à la propriété des ménages modestes et des primo-accédants. Ces derniers ont profité des aides à l’accession et des taux historiquement bas pour concrétiser leurs projets. Aujourd’hui, la part des ménages qui accède à la propriété atteint donc l’un des niveaux les plus élevés observés depuis le début des années 2000 (23,6 %). Cependant, on constate un affaiblissement de la demande provoqué par la remise en cause des soutiens publics (dégradation du PTZ+ et du Pinel sur une large partie du territoire, suppression de l’APL Accession, etc.), alors que la solvabilité de la demande fléchissait déjà avec la hausse des prix de l’immobilier.
Le nombre de ménages ayant l’intention d’emprunter recule fortement sur 1 an.
On constate un effet d’attentisme lié au contexte (prélèvement à la source, taxe d’habitation…). Ce manque de visibilité pousse les ménages à différer leurs projets immobiliers, mais il pourrait y avoir un effet de rattrapage dans les prochains mois ».
Sandrine Allonier, Directrice de la communication et porte-parole de Vousfinancer.com.
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